Des lunes d'amitiés
à Dông Phong
Le vent d'Est souffle où il veut, y compris en Armorique
et Gwarlarn, lui ne s'en offusque même pas...
Il le laisse semer ses rimes asiatiques
dans le carré fertile d'un sol à fatras,
dans le sillon d'un temps qui ne cesse pas d'être,
dans des courtils verbeux sous la folie des hêtres.
On voit alors fleurir, sur la lande bretonne,
la prosodie d'Orient où l'haïkus drageonnent.
On voit tankas et quintils qui croisent le vers,
en virtuelles lices d'un cyberespace,
pour des tournois floraux où le combat s'efface
derrière le plaisir que la joute confère.
On voit le pérégrin, d'une terre lointaine,
baguenauder ses mots en passant les poternes,
balader son "françois" sous l'oriflamme en berne
d'une cité ducale où s'adoucit sa peine.
Face à la cathédrale, l'hélas en anaphore,
il convie Mélusine, pétrifiée par son sort,
à rallier sa quête plus loin vers le Ponant
pour danser la semaine avec les korrigans.
Enfant d'une poétique du quotidien,
l'homme devient bientôt poète sans frontières
partageant sur la toile, avec l'âme fière,
le trésor littéraire légué par les siens.
Les vieilles forme Viêts festonnent la fenêtre,
de l'interface tour, fermée d'une clausule
en guise de persienne et la hulotte hulule
perchée sur la bannière où Pierrot règne en maître.
Il est le gardien pâle du cycle des lunes
d'amitiés poétiques que jamais aucune
controverse ne vient troubler de ses débats,
car, tel celui de la butte, y veille le chat !
Blanches, rousses ou noires, elles président,
ainsi que des Moires, aux destinées des plumes.
Fileuse d'inspiration Sélène dévide
sous le grand et blanc réverbère qu'elle allume.
de Jean-Luc Aotret